Petit récit de notre correspondante permanente à La Caz : Valé
La nuit est tombée sur la Caz… poulets et poulettes dorment paisiblement… quand soudain, retenti un cri dans la nuit : « Dégageeeeeeee de làààààà ! ». J’ouvre un œil, surprise de ce cri dans mon rêve qui me réveille… étrange mais bon ça arrive… je vais pour me rendormir lorsque je vois Hannah arriver doucement vers moi… et puis je me demande « étrange, pourquoi il y a de la lumière qui clignote dans sa chambre ? ». J’allais lui demander quand elle me dit doucement : « Valé, y’a un homme dehors qui regarde dans ma chambre avec une lampe de poche et qui a fait un trou dans la moustiquaire avec sa machette ». Heu… je comprends pas trop trop… Hannah, bouge pas, je réfléchi… heuuuu…ben il va partir non ?... La lampe de poche arrive dans la cuisine où nous sommes toutes les deux, et là j’entends une voix d’homme: « Ouvrez la porte !!!! » Et là je vois ma sœur prendre une grosse voix que je ne lui connaissais pas et armée de son courage et son téléphone portable crier : « J’appelle la police ! ». Et l’homme crier : « Je vais te tuer !!! ». Heu… moi je me rapproche de la fenêtre pour voir notre homme et lui demande gentiment : «Heu… tu veux quoi ? ». Et lui de me répondre : « Dis à ta sœur de pas appeler la police !!! » et moi : « Heu… Ben… si, elle appelle, tu sais quand on a peur on appelle la police »… et lui : « Donne-moi l’argent !! N’appelle pas la police ! ». J’entends derrière moi Hannah avec sa voix méchante parler au téléphone très fort : « Oui, on est deux filles dans une maison, ya un homme devant la fenêtre avec une machette à la main il dit qu’il veut nous tuer ». Et notre homme de crier à ma sœur : « N’appelle pas la police !! » et moi doucement tout près de lui à la fenêtre : « Heu… ben, si, on a un peu peur là… elle a appelé là ». Il va à la fenêtre, vois Hannah au téléphone et part en courant, saute le mur et disparaît.
...
Moi de demander à ma sœur : « Il est parti ? Tu as vraiment appelé ? »… Hannah me dit : « Oui, il est parti, je l’ai vu sauter le mur… oui j’ai appelé, mais j’ai tenté le numéro de la sécurité qu’on nous a donné à l’ambassade l’autre jour, le monsieur m’a dit qu’il était coincé dans les murs de l’ambassade et qu’il ne pouvait rien faire, il a dit d’appeler la police. ».
On se regarde… la même pensée nous vient en tête… « Tu crois qu’il a volé le poulet ? ». (on avait ligoté le coq sous le panier pour l’emmener au marché le lendemain…).
Bon… en tout cas, moi je l’ai bien vu quand on a discuté, je peux le décrire : c’est un homme, noir, cheveux rasés. (Avec ça, pas de doutes, on le retrouvera….).
On se regarde… en réalité, on n’est pas fières et nos cœurs battent encore à toute allure… Heu.. on fait quoi ? on va se coucher... ben oui il est que 2h… ok, ben bonne nuit alors !
Après réflexion le lendemain, les éducs analysent la problématique… voyons… il était pas très doué non ? On lui avait tout mis à disposition dehors : la moto, le poulet prêt à partir, la machette, de l’eau dans la cuve pour l’accueillir, nos couteaux étaient dans la vaisselle dehors… on s’est même plantées de numéro de téléphone pour appeler à l’aide. Heu… il était en train de nous demander d’ouvrir la porte et de lui donner de l’argent et nous suppliant de ne pas appeler la police ? C’est comme ça qu’ils font les voleurs normalement ?
Ma conclusion : Heu… j’ai oublié de lui demander de ramener la bouteille de gaz qu’on nous a volé avant noël.
Notre conclusion : Les togolais, même les voleurs, ils sont gentils.
La conclusion des sœurs et de l’équipe de Kékéli : c’était un apprenti-voleur.
La conclusion des voisins : il avait faim.
Ps : Désormais, on a des nouveaux numéros dans notre répertoire et tous les voisins sont prêts à intervenir… mais là, je peux vous dire que je ne le souhaite pas à notre gentil voleur… parce que ce qu’on fait à un voleur qui se fait prendre au Togo, c’est pas joli, joli…
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