Histoire de poule…
De notre correspondante permanente : Valé
Cette histoire, il me faut la conter, pour ne pas vous en priver.
Petit histoire du quotidien, qui ne vaut rien,
Mais qui en fait rire plus d’un.
Histoire ?! Racoooonte !
Un beau jour à la caz, arriva un jeune visiteur, la tête haute, se dandinant librement. Laissé libre dans cette atmosphère de paix, notre ado grandit doucement. Tout se passe tranquillement… jusqu’au jour où, au grand désespoir de notre proprio celui-ci de tout son cœur, au petit matin, ose un « Cocooooricoooooo ! ». L’état d’urgence est vite déclenché ! Est-ce bien notre ado qui ose devenir coq ?! Oui… Que faire ?! Point d’œufs à l’horizon… Notre propriétaire refusant de faire le deuil des petites omelettes à domicile, et sachant qu’il n’est point bon de laisser un homme seul, cède à une belle idée… Elle décide, le cœur rempli de joie, de lui trouver une compagne et ainsi de permettre à une poule du marché, de savourer la liberté et de venir s’installer. Pour payer leur sous-location, il suffit à notre amie poule de donner quelques œufs au petit matin. Dame poule accepte, élit domicile avec son coq et en bonne locataire, pond deux œufs. La propriétaire, ravie de la voir dès le lendemain payer son loyer, les prend et s’en va se concocter une bonne omelette. Erreur ! Vexée de cette prise d’œuf vécue comme un vol, dame poule refuse de cotiser à nouveau et disparait… Quelques semaines après, elle réapparait, la tête haute, bien entourée de six petits. Outrée de cette prétention à lui tenir tête, notre proprio décide de se venger sur l’auteur de la grossesse : L’heure de la fête a sonnée, la voisine est venue aider à préparer et notre cher poulet est invité au dîner.
Malheureusement, peu à peu le malheur s’abat sur cette petite famille et un à un, les poussins disparaissent mystérieusement. Un unique poussin résiste à cette tragédie et grandit sous le regard toujours si fier de sa mère. Petit poussin devient grand. Participera-t-il au loyer ? Telle est la question de notre proprio qui observe mais ne dit mot.
Mais surprise ! A son retour de congés, après un premier cocorico osé, sentant l’odeur de la cuisine arriver, petit poulet s’est envolé !
Dame poule vit alors une période difficile… Elle vit dans la solitude et s’est enfermée dans le silence plusieurs mois, ne participant toujours pas aux frais immobilier. Une colocataire s’est cependant installée pour soutenir la propriétaire débonnaire, plus efficace que dame poule pour faire des omelettes.
Seul rodeur occasionnel, tel un gardien au petit matin, un coq blanc se laisse parfois entrevoir… quel est ce mystérieux inconnu ? qui vient-il visiter sans se présenter ? Dame poule, jouerait-elle un petit jeu sournois, nous faisant croire une dépression, mais ferait-elle en réalité venir ses amants à la maison ? … étrange… étrange jusqu’au jour où… où nos doutes se confirment… Quel culot ! Non seulement elle ne paye pas son loyer, ose fricoter mais en plus réapparait un beau jour du mois de juillet avec 10 petits œufs sur pieds : cinq noirs, quatre blancs, un métisse ! Etrangement, nous n’avons point de doutes sur le père.
La nouvelle colocataire œuvrant dans la protection de l’enfance s’oppose à l’éventualité de revivre la tragédie passée et, conjointement avec la propriétaire, elles décident d’accompagner cette famille. Les restes du moulin de maïs prennent place dans le hamac pour sécher au soleil. Malheureusement, l’un des poussins est enlevé. Mais forte du soutien de la caz, la famille se renforce et grandit. Dame poule, réconciliée, vient même au pied de l’entrée un beau matin, chantant à tue-tête. La propriétaire, acceptant le pardon, se met en quête des œufs. D’abord sous le haricot magique un œuf est trouvé… mais joueuse, dame poule s’en va ailleurs pour cacher son budget… joueuse aussi, mais à cours de patience, notre éduc déracine, déplace, brûle, secoue toutes les cachettes possibles et marque une victoire ! cinq œufs sont trouvés. De part l’étroite collaboration avec nos sœurs de Hanoukopé et de Vogan, professionnelles en élevage de poules, qui nous conseillent jour après jour, la proprio fait précautionneusement des marques sur les œufs et prend soin de ne pas tout prendre pour ne pas vexer à nouveau dame poule. Le lendemain, miracle, elle a encore pondu ! Des petits gâteaux au four voient le jour ! La paix règne à la caz.
Mais un beau matin de décembre, alors que l’Avent débute… la fin s’annonce… nous entendons le chant de la mère poule un peu loin… trop loin… notre éduc inquiète sort de la caz et découvre notre dame à courir toutes plumes au vent, derrière un grand mâle roux. Lâche abandon de ses enfants désormais adolescents… crise de maturité peut-être… mère poule bluz, sûrement… Quoi qu’il en soit, au jour où je vous conte cette histoire, notre poule a bel et bien pris ses ailes à son cou pour suivre le grand amour !
A la caz, les ados grossissent bien et nos deux éducs, veillant la venue du ptit Jézus, guettent le premier chant un beau matin, pour fêter comme il se doit !
Et mon histoire pour le moment, se termine là.
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